Puissiez-vous avoir 5 minutes pour lire, et au mieux transmettre si la cause vous semble juste .
Nous savons aujourd’hui que le dossier du barrage est très sensible jusqu’aux plus hauts niveaux étatiques .
Sur quoi sommes nous en train de mettre le doigt ? La légitimité contesté de la toute puissante fédération agricole (FNSEA, dont le président nous prête le nom de Djiadistes Vert , venez voir ma tête! ) d’une part , et la volonté très claire du gouvernement de freiner ou dissuader notre mouvement ( au sens premier du terme) et de futures initiatives de contestation ou tout simplement de questionnement .
Après un rapport des experts du ministère de l’environnement , plutôt désastreux au sujet du bien fondé de l’installation de la retenue et la mort de Rémi face aux forces du désordre démesurément violentes : Ce matin, l’assemblée du conseil général devait se prononcer sur la poursuite ou l’abandon du chantier ; Et Mr Carcenac se déclare » dans l’impossibilité de poursuivre les travaux » . Nous savons que ce n’est plus lui qui décide mais l’état . Il oublie de dire que c’est à cause, ou grâce, au collectif d’occupation TQB… Il nous ignore, il fait comme si nous n’étions pas là, comme d’habitude (dans leurs procédures pour le projet de barrage, ils n’ont consulté que les promoteurs). L’argent public vient de partout. Nous aussi, on vient de partout. On occupe ce site merveilleux. On reçoit des soutiens. Ce n’est qu’un début.
Sivens : après la réunion avec Royal
Gérard Onesta (EELV) dénonce le « bal des faux-culs » Source La Tribune 05/11/2014, 18:23<>
L’élu écologiste demande à Ségolène Royal d’avoir « le courage » d’annuler la déclaration d’utilité publique (DUP) publiée en octobre 2013 . Il dénonce notamment le fait que l’organisme qui a fait l’étude d’impact est le même que celui qui réalise les travaux: la CACG.
Il est « ulcéré » par la situation du barrage de Sivens. Fervent opposant au chantier, le vice-président du Conseil régional Gérard Onesta (ancien vice-président du Parlement européen) réagit après la réunion d’hier soir au ministère de l’Écologie . Il dénonce « le ping-pong indécent » entre l’État et les élus locaux et estime que, sur ce dossier, le fond du problème réside dans la « consanguinité » qui règne au sein des instances décisionnaires :
La Tribune. Ségolène Royal se pose en médiatrice dans le dossier Sivens; vous parlez d’une « imposture », pourquoi?
Gérard Onesta. Cette réunion d’hier soir, c’est le bal des faux-culs. Ségolène Royal est dans la posture et dans l’imposture. Elle se donne le rôle de celle qui a rétabli le dialogue, on dirait Saint-Louis, sous le chêne, en train de rendre la justice. Mais le dialogue, c’est avant l’été qu’il fallait l’établir. Et qu’on ne nous fasse pas croire que les deux parties refusaient de se parler, car cela fait des mois que les opposants au barrage réclament, justement, ce dialogue.
La ministre a repoussé une décision ferme sur l’avenir du chantier à « la fin de l’année » et préconise l’envoi de nouveaux experts. Est-ce une bonne décision ?
Je sais comment fonctionne un chantier: nous sommes sur une zone humide. L’hiver, c’est un vrai marécage, et aucun engin de chantier ne peut y pénétrer. Donc, dans tous les cas, le chantier est bloqué jusqu’en avril prochain, qu’on le veuille ou non. Cela signifie que rien ne sera prêt en juin pour toucher les financements européens. Les experts ont parlé d’un montage financier « fragile », et pour cause, le financement n’est pas tenable !
Qui doit décider aujourd’hui: l’État ou les élus locaux ?
Ce ping-pong entre l’État et les élus locaux est indécent. Puisque Thierry Carcenac refuse d’assumer ses responsabilités, la balle est dans le camp de l’État: celui-ci doit suspendre la déclaration d’utilité publique du projet. Mais je constate que la « bravitude » n’est appliquée que jusqu’à un certain point. Ségolène Royal a des lobbies en face, ceux-là même qui manifestent aujourd’hui dans les rues de Toulouse [les agriculteurs ont manifesté aujourd’hui à l’appel de la FNSEA et des Jeune Agriculteurs, ils ont notamment dégradé le local d’EE-LV, qui a porté plainte, Ndlr]. Ces gens-là ne font jamais l’objet de poursuites, étrangement. Aujourd’hui le projet de barrage ne correspond plus à celui validé il y a dix ans, et le financement n’est pas solide. Je m’adresse à la ministre : « Madame Royal, ayez le courage d’annuler la DUP, prononcez un moratoire. C’est ce qui aurait dû être fait hier soir. Votre rôle n’est pas de venir couper le ruban quand le chantier sera terminé. »
Que pensez-vous de la manière dont le gouvernement gère cette crise ?
Sivens fait figure de symbole, et il a fallu un drame pour en arriver là. Mais il y a une chose que le gouvernement – pas plus que les gouvernements précédents – n’a pas compris, c’est d’où viennent ces protestations. Elles viennent de la genèse même du projet. Le problème, c’est la consanguinité qui règne dans les instances décisionnaires. L’organisme qui a fait l’étude d’impact est le même que celui qui réalise les travaux: la CACG. Les personnes qui siègent à la CACG sont les mêmes qui étaient chargées au sein du Conseil général du Tarn de prendre la décision de construire ou non ce barrage.
Il y a un déficit de démocratie ?
C’est une démocratie inversée qui s’est mise en place. Le projet a été voté en assemblée plénière au Conseil général du Tarn, certes, mais les documents soumis par Thierry Carcenac aux élus étaient mensongers. Les associations ont gagné les recours en justice, mais les travaux avaient déjà commencé. Impossible de faire étudier des alternatives, et pendant ce temps, la CACG fait tourner la machine à cash.
Vous êtes opposé au barrage de Sivens, quelle solution proposez-vous ?
Il faut dresser un constat des vrais besoins. Manuel Valls a affirmé, quelques jours après la mort de Rémi Fraisse, que le barrage servirait à alimenter en eau la ville de Montauban. Comment peut-on dire de telles inepties ? Une fois les besoins évalués, il faut envisager les alternatives. Si un barrage ou une retenue d’eau se fait, il ne sera pas de cette taille, et pas dans une zone humide. Je rappelle que Sivens, avec 91 espèces remarquables, est une cathédrale de la biodiversité.
Que pensez-vous de la posture de Martin Malvy ?
Martin Malvy est un homme de consensus, on ne peut pas lui enlever ça. Nous l’avons alerté maintes fois sur la situation de Sivens. Il nous a répondu: « Nous ne sommes pas payeurs, donc pas concernés. » N’oublions pas que le Conseil régional possède 7% de la CACG et 50% de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Il est quand même un peu impliqué. Je pense que Martin Malvy aurait été plus utile s’il avait demandé à l’État de suspendre la DUP.
Au sujet de la réunion d’hier soir, Martin Malvy a déclaré :
« On ne pouvait pas attendre de cette réunion la solution à un problème dont chacun sait l’intensité dramatique avec la mort de Rémy Fraisse et à quel point elle est marquée par des oppositions fortes. Chacun s’y est exprimé, c’était le but recherché par Ségolène Royal. Et un accord est intervenu autour de la nécessité de poursuivre la réflexion autour du rapport des experts qu’elle avait mandaté. Une première réunion a été fixée qui aura lieu la semaine prochaine. J’espère qu’elle permettra de progresser dans la double perspective de la nécessaire desserte en eau d’une agriculture locale caricaturée par certains et de la protection de l’environnement. L’Etat doit être partie prenante de ce débat. C’est lui qui donne son autorité aux projets élaborés par les élus. C’est aussi lui qui est responsable de l’ordre public et de la sécurité des citoyens menacée d’une manière inacceptable sur le site de Sivens où tous ont appelé ce soir au retour au calme ».
Réquisitoire de Benoît Biteau – Vice Président de la Région Poitou-Charentes
Et puis je souhaite partager cette éloquent réquisitoire qui brille par sa clarté, à Thierry Carcenac – Président du Conseil Général du Tarn : Berthegille, mardi 28 octobre 2014. Monsieur Thierry CARCENAC, vous êtes à la fois pathétique et consternant !
Consternant, en tant que maître d’oeuvre pour la réalisation du barrage de Sivens, sur le fond de ce dossier. Comment peut-on porter un projet public, mobilisant 100% de crédits publics sur un projet sans se poser les bonnes questions, dès le départ ?
Le projet de barrage vient du fait que le Tescou subit, depuis 30 ans, des étiages sévères. Monsieur CARCENAC, vous êtes-vous interrogé sur les causes de ces étiages sévères et quelles évolutions de pratiques pourraient en être à l’origine ? Visiblement non, car vous auriez rapidement pu faire le lien entre ces étiages sévères et le développement important des surfaces en maïs hybride sur le bassin versant du Tescou.
Le Conseil Général du Tarn devait-il donc, face à cette situation, avec 100 % d’argent publique, accepter de réaliser, dans une fuite en avant, un équipement qui ne vient qu’en soutien de ces pratiques agricoles peu respectueuses de la ressource en eau, tant sur le plan quantitatif que qualitatif d’ailleurs, ou explorer, avec cette même enveloppe, de 8,5 millions d’euros, des alternatives à ce modèle agricole qui touche le fond ?
La réponse ne peut que trouver ses fondements dans le bon sens paysan !
Monsieur CARCENAC, vous invoquez le nécessaire soutien à ce projet au motif que cette agriculture est plus « rentable » grâce à l’irrigation.
Mais comment expliquer alors, que ces maïsiculteurs, grands bénéficiaires des aides publiques de la PAC (Politique Agricole Commune), expliquant d’ailleurs la majeure partie de la rentabilité de cette culture, ne puissent pas, au nom de cette rentabilité, financer eux- mêmes, un tel projet ?
Faisons, maintenant un peu de mathématiques.
Monsieur CARCENAC, vous expliquez que les exploitations moyennes concernées, pourraient irriguer environ 40 hectares chacune grâce au 1,5 millions de mètres cubes stockés dans le barrage de Sivens.
Contrairement à ce que vous dites, la grande majorité des surfaces qui seraient irriguées grâce ce projet (cf : enquête publique) sont des surfaces en maïs !
Pour irriguer 1 hectare de maïs hydride, il est nécessaire de mobiliser, en moyenne 2 000 m3 d’eau. Ce barrage permettrait donc l’irrigation d’environ 800 hectares de ce maïs. Pour une moyenne de 40 hectares par exploitation, le projet ne peut donc que concerner environ 20 exploitations ! Ce qui signifie qu’un projet de 8,5 millions d’euros, d’argent publique, pour stocker de l’eau, ne va bénéficier qu’à 20 exploitations agricoles, parmi
celles d’ailleurs les mieux dotées en aides publiques de la PAC ! Belle logique vertueuse ! En gros, sans trop caricaturer, 20 exploitations agricoles, parmi les mieux dotées d’aides publiques de la PAC, vont se voir attribuer une nouvelle aide publique indirecte d’un peu plus de 400 000 euros chacune ! 400 000 euros qu’elles ne peuvent pas financer seules et qui pourtant va servir à irriguer une plante, parait-il très rentable, à laquelle elles ne peuvent donc renoncer, et qui justifie donc la réalisation de ce barrage.
Qui parlait de bon sens paysan ?
Sur le fond toujours, Monsieur CARCENAC, vous convoquez le changement climatique, et vous avez raison, comme les travaux de Garonne 2050 sur le sujet.
Ce que vous ne dites pas, Monsieur CARCENAC, c’est que ce scénario Garonne 2050, occulte, dans son analyse du changement climatique, le poids de l’agriculture dans ce changement climatique, et le rôle qu’elle peut jouer pour le limiter !
En effet l’agriculture est émettrice, en moyenne, de 20 % des gaz à effet de serre. Et ce n’est pas les moteurs des tracteurs les responsables, pas davantage d’ailleurs que les vaches qui pètent dans les prairies ! La contribution majeure de l’agriculture à la fourniture de gaz à effet de serre est liée à sa dépendance aux substances chimiques de synthèse, dérivées du pétrole, que sont pesticides et engrais azotés. On connait par ailleurs, les dégâts considérables dont ils sont responsables, sur cette même ressource en eau, mais aussi sur les équilibres, la biodiversité, et la santé.
Pour produire 1 kilo d’azote, il faut mobiliser 1,5 litres de pétrole. Sur un hectare de maïs, de blé ou de colza, le modèle agricole dominant apporte environ 200 à 250 kilos de cet azote de synthèse, induisant une dépendance au pétrole (et donc alimentant la fourniture de gaz à effet de serre) de 300 à presque 400 litres de pétrole par hectare, avant même d’avoir tourné la clef du tracteur !
L’agriculture occupe environ 70 % des surfaces de nos territoires et c’est une activité économique qui mobilise énormément d’argent publique via la PAC.
Ne devriez-vous pas, Monsieur CARCENAC, puisque ce changement climatique vous tracasse visiblement, accompagner, avec autant d’argent publique, un modèle agricole qui, d’une part, renonce aux substances de synthèse et qui, d’autre part, redécouvre les vertus d’une agronomie qui sait s’en affranchir en mobilisant les ressources parfaitement gratuites et inépuisables que sont, l’azote atmosphérique, le carbone, la lumière, la vie des sols, etc. etc. ?
Ne devriez-vous pas intégrer, qu’avec autant d’argent public fléché vers cette activité économique, il est urgent de restaurer un contrat moral décent avec la société civile, avec les contribuables, et faire en sorte que ces 70 % d’espaces occupés par l’agriculture soient des espaces de séquestration du carbone, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, tant l’usage massif de ces substances de synthèse (la France reste le premier utilisateur mondial de pesticides, en dose par hectare ! source ONU) ont dévasté la vie et donc, la fertilité,
et par conséquent, la faculté des sols à séquestrer le carbone ?
Les prairies humides semblables à celles que vous dévastez sur le Testet sont d’ailleurs unanimement reconnues comme de remarquables puits de carbone, contrairement à la pratique du maïs, qui elle, émet du carbone !
Ces deux paramètres fondamentaux, sont parfaitement occultés dans les différents scénarii de Garonne 2050 ! Et c’est pourtant là que sont les plus grandes marges de manoeuvre pour lutter contre le changement climatique, plutôt que dans une posture fataliste, passive, qui ne prend pas le sujet à bras le corps, et qui préfère les fuites en avant en tentant de résoudre des équations, impossibles à résoudre justement ! Comment pensez-vous pouvoir, au motif de ce changement climatique, pouvoir répondre à des augmentations de températures, associés à des régimes hydrographiques sévères, nécessitant l’irrigation toujours plus exigeantes des cultures vidées de toute rusticité par la sélection génétique de plantes homogénéisées et standardisées, à partir d’une ressource de plus en plus rare et pour laquelle les priorités de gestion en bon père de famille, restent, d’abord l’eau potable, ensuite le bon état des milieux et enfin l’irrigation (article 2 de la loi sur l’eau) ?
Le stockage de l’eau n’est donc pas la bonne réponse ! Même Garonne 2050 le dit ! Savez-vous, Monsieur CARCENAC, qu’avec autant d’argent public, vous pourriez soutenir un modèle agricole, basé sur l’agronomie, apte à limiter et s’adapter au changement climatique, sachant s’affranchir des substances de synthèse (engrais & pesticides), sachant produire, oui, PRODUIRE, en s’appuyant sur des ressources parfaitement gratuites et inépuisables, préparant l’après pétrole, préservant les équilibres, les ressources et l’eau en particulier, la biodiversité (sauvage et domestique, animale et végétales), le climat et la santé ?
Que ce modèle, en respectant les capacités de la terre (avec un petit t) et la Terre (avec un grand T) à produire demain, garantit un avenir décent pour les générations futures ?
Savez-vous qu’il existe des variétés de maïs, mais aussi de tournesol, de blé, d’orge, d’avoine, et dans toutes les espèces, qu’on appelle « variétés populations » obtenues par une sélection convergente des hommes et du milieu, comme le faisaient déjà avant nous les mayas et les aztèques, il y a des millénaires, qui ont des caractéristiques techniques redoutables (fort taux de protéines par exemple) ? Savez-vous qu’elles permettent d’obtenir des rendements surprenants en cultures sèches, justement parce qu’elles sont parfaitement adaptées à leur zone de production (rien à voir avec les variétés standardisées proposées par les firmes semencières), et, de surcroit, redonnent aux paysans leur autonomie alimentaire, semencière et génétique ?
Savez-vous encore que l’arbre, que le modèle agricole de ces dernières décennies s’est acharné à faire disparaître, que vous vous acharnez à faire disparaître sur la zone humide du Testet, est l’acteur central de ce modèle vertueux (agroforesterie, associant arbres et productions agricoles), qui fonctionne partout dans le monde en
général, et en particulier, dans le Tarn et qui « nous garantira demain la possibilité d’atteindre la souveraineté alimentaire sur toutes les zones de la planète » (Olivier de SCHUTTER, rapporteur spécial pour l’agriculture et l’alimentation à l’ONU) ?
Que ce modèle agricole vertueux est aussi la meilleure réponse économique pour les agriculteurs eux-mêmes qui voient leurs coûts de production diminuer de façon spectaculaire tout en faisant progresser leur rendement de 40 %, en moyenne, en France (source : INRA) ?
Réalisez-vous que dans un contexte où l’argent public se fait rare, que d’autres activités sont impactées négativement par ce modèle agricole chimique, comme la pêche ou la conchyliculture sur notre littoral. Que les contribuables sont mis à contribution à hauteur de 54 milliards d’euros par an (source : Cour des comptes – 2011), pour financer le retrait dans l’eau des seules pollutions agricoles pour obtenir de l’eau potable. Qu’engager des politiques, des logiques préventives, coûtent, en moyenne, 26 à 27 fois moins que s’acharner sur les logiques curatives, comme par exemple, le stockage de l’eau qui vient en soutien de ce modèle agricole qui refuse de se remettre en cause et qui transfert le coût des dégâts de ses pratiques sur le plus grand nombre? A savoir les contribuables, comme vous le faites vous-même en finançant ce projet de barrage et qui sont déjà ceux qui alimentent l’enveloppe PAC (11,5 milliards d’euros en France), distribuées à ces mêmes agriculteurs.
Ne pensez-vous pas qu’il est désormais urgent de changer, d’avoir un peu de créativité, d’audace et de courage politique pour porter avec l’argent public, les vraies bonnes solutions, celles qui allument des cercles vertueux, qui préparent l’avenir des générations futures, loin des logiques corporatistes qui aveuglent à grands coups de propagandes et nous éloignent des véritables approches globales ?
Sur la forme maintenant, Monsieur CARCENAC, vous êtes cette fois pathétique. J’ai pris le temps de rédiger ce long courrier pour que la mort de Rémi ne soit pas vaine, ne soit pas inutile. Pour vous expliquez ce que vous n’avez visiblement toujours pas compris, et que vous sachiez que ce jeune étudiant de 21 ans, lui l’avait compris et que c’est pour ça qu’il était là-bas sur place, au Testet, pour préserver l’intérêt supérieur des générations futures !
Oui, il est mort, pour des idées, parce qu’il avait compris ce qu’en humble et modeste ambassadeur, j’essaye de vous expliquer dans ce courrier. J’aurais pu être Rémi, car je me suis également rendu sur place, où j’ai d’ailleurs pu constater l’extrême violence des forces de l’ordre face à des militants pacifiques. Rémi aurait également pu être l’une de mes deux filles ou l’un de mes trois fils, tant ils sont également convaincus que de telles politiques publiques sont suicidaires pour les générations futures !
Rémi, jeune toulousain étudiant en biologie de 21 ans, a donc donné sa vie pour tenter de préserver l’intérêt supérieur qu’est l’avenir des générations futures !
Et cette mort, ne sera ni stupide, ni bête, comme vous le dites, si vous prenez maintenant conscience du message qu’il était venu porter sur la zone humide du Testet, lui et tous les nombreux autres citoyens opposants, si vous cessez immédiatement de tels travaux, si
vous replantez des arbres au Testet, et si vous utilisez l’argent public du projet pour accompagner et pour soutenir une alternative agricole vertueuse, animée par une véritable approche globale, pour en faire un projet remarquable et exemplaire !
Et je suis prêt, si vous avez (enfin !) cette étincelle de lucidité, de conscience et d’humanisme, à mettre à votre service, gracieusement, en la mémoire de Rémi, de sa clairvoyance et de son engagement, mes connaissances, mes compétences, mes expériences et les réseaux capables d’accompagner un tel projet pour en garantir la réussite !
Faisons-le ensemble Monsieur CARCENAC, pour qu’effectivement la mort de Rémi ne soit ni vaine, ni stupide, ni bête !
Lien 1 : http://microgmt.info/sivens-
Barrage de Sivens, lettre ouverte à Thierry Carcenac
Président conseil général du Tarn, par Hélène Duffau (15/9/2014)
Monsieur le Président,
Un projet de barrage d’irrigation tente de s’implanter en force. Il concerne la zone humide du Testet, un lieu précieux pour l’écologie, pour la préservation des espèces, tant animales que végétales, et leur reproduction. Un lieu précieux pour qui aime à randonner dans un territoire verdoyant, auparavant réputé pour sa sérénité.
Depuis des mois, des citoyens disent les erreurs manifestes réalisées lors de l’étude de terrain et de faisabilité. Ils suivent les moyens légaux et juridiques pour se faire entendre et aviser les instances publiques, dont le conseil général, de solutions en phase avec l’Agenda 21, la nécessaire transition énergétique — qui tarde désespérément à se mettre en place dans notre pays, tout occupé à préserver un modèle devenu caduc.
Depuis quelques jours, mon fils a rejoint la zone à défendre ou ZAD. Il aura 19 ans dans quelques jours. Avec d’autres jeunes et d’autres plus avancés dans la vie, il se mobilise pour ses convictions. Il s’engage sur le terrain pour protéger une nature qui n’a que les humains pour veiller sur elle ou, au contraire, la dévaster. Il se lie à d’autres résistants parce que le sentiment d’injustice associé à ce projet de barrage le laisse par trop intranquille, insatisfait, et qu’il se sent suffisamment juste pour être entendu dans ses revendications.
Monsieur le Président, si mon fils s’invite dans cette action, c’est parce que vous demeurez sourd aux appels citoyens pacifistes. Parce que vous faites le choix archaïque d’un passage en force en lieu et place de la discussion, de l’échange constructif et de la concertation — une solution par laquelle la démocratie locale se trouverait pourtant grandie. Si mon fils s’engage, monsieur le Président, c’est également pour dénoncer des manipulations de dossiers qui vont dans le sens contraire de la transmission d’une information claire et précise, sur un sujet très coûteux qui engagera vos concitoyens pour le restant de leurs jours imposables.
Si ce jeune milite aujourd’hui, c’est parce qu’une décision inique frappe son territoire et qu’il forme le vœu de vivre dans un pays où la liberté d’opinion n’a d’égale que celle de se battre pour ses convictions. Car c’est ainsi, monsieur le Président, à travers l’histoire de notre pays, que la société française a pu évoluer : grâce au combat de citoyens qui ont dénoncé l’injustice et se sont battus pour faire triompher le droit. Nous ne vivons pas dans le territoire de Jaurès pour rien !
Monsieur le Président, cette jeunesse à laquelle vous tentez de donner la leçon en faisant sonner la garde, les Zadistes tous réunis, ces humains-là savent que l’avenir passe par l’écologie, par le respect de la nature et l’abandon d’un modèle agricole qui nous tue à petit feu, de par son utilisation massive d’intrants polluants, et sa soif incommensurable d’eau.
Cette jeunesse qui milite sait aussi, monsieur le Président, que l’avenir est à la paix, celle des consciences d’abord — et je pense à la leur, luttant pour pouvoir se regarder dans le miroir sans sourciller. Elle sait que l’avenir est à la transition énergétique, et à la réinvention d’une démocratie trop souvent fatiguée par l’affairisme et les intérêts non républicains qui se jouent en sourdine, dans le pays, lors de bien des projets d’aménagement du territoire.
Sachez, monsieur le Président, que je soutiens pleinement mon fils et les résistants de Sivens. Je partage leur combat et crains pour eux chaque jour, chaque nuit, chaque matin quand le jour se lève et que les affrontements reprennent. Au lieu de redoubler d’efforts pour les évincer brutalement et au plus vite, nous devons toutes et tous être fières d’eux qui tiennent bon, malgré toute l’ingratitude de leurs conditions de vie, là-bas.
Monsieur le Président, quand, dans une démocratie, les forces de l’ordre interviennent en lieu et place du dialogue, quels mots nous reste-t-il pour qualifier un tel régime, l’époque et ses manières ? Pour ma part, je n’en possède plus aucun en lien avec le respect dû par un élu à ses concitoyens.
Dans la démocratie, la souveraineté appartient au peuple. Et c’est ce peuple, monsieur le Président, qui vous envoie un message fort pour vous dire les erreurs et leur danger pour un territoire fragile, au Testet. Nous pouvons toutes et tous être fières de ces sonneurs d’alerte qui viennent nous dessiller et nous dire la réalité de la Terre.
Puissiez-vous, monsieur le Président, enfin les reconnaître comme tels et entendre leur propos.
Cordialement,
Dans le Tarn, de gros barrages entre amis
La compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), qui porte le projet de Sivens, a déjà à son actif la construction d’un barrage surdimensionné.
C’est peu dire que la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), qui emploie 200 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros, est la cheville ouvrière du projet de barrage de Sivens. Dès le départ, c’est elle qui a mené les études « démontrant » la nécessité de sa construction. Elle en a profité pour faire une estimation des besoins en eau et calibrer l’ouvrage en conséquence. Qui est chargé de le construire ? C’est encore elle. Et qui sera en charge de sa gestion ? La CACG ! « Je sais, c’est surprenant, mais ce fonctionnement est légal », soupire Guillaume Cros, conseiller général du Tarn (EELV) et opposant au barrage.
« C’est un bureau d’études qui, ensuite, bénéficie de ses propres études », résume Ben Lefetey, du Collectif du Testet. La dernière en date concernant ce projet remonte à 2009. Il s’agit d’une « actualisation » d’une autre étude, datée de 2001. Première surprise chez les opposants : dans l’intervalle, le volume du projet préconisé par la CACG a augmenté, alors que, selon eux, différents indicateurs auraient au contraire dû inciter la compagnie à revoir ses estimations à la baisse.
Un « coût onéreux » qui n’a pas découragé le conseil général
Le collectif du Testet dénonce notamment une surévaluation du nombre d’agriculteurs intéressés : la CACG en a dénombré plus de 80. Mais, dans cette liste, figurent des agriculteurs se trouvant hors de la zone concernée par ce réservoir, ainsi que des opposants à sa construction. Quant au nombre d’hectares susceptibles d’être irrigués grâce à la retenue, il passe de 309 dans le rapport de 2001 à 363 dans l’actualisation de 2009. Une augmentation « qui n’est justifiée par rien », dénonce le collectif. Dans son propre rapport, la CACG note d’ailleurs que « la surface irriguée est figée sur les valeurs de 2001 ». Les opposants, eux, estiment même — en se basant sur une étude de 2011 réalisée sur l’ensemble du bassin Garonne par… la CACG — que ces surfaces ont diminué d’environ 23 %.
On comprend sans doute mieux les suspicions que peuvent nourrir les opposants en observant de plus près la composition du conseil d’administration de la CACG. Il y a d’abord, pour représenter les collectivités, des élus des différents conseils généraux et régionaux du Sud-ouest. Le président, Francis Daguzan, est vice-président du conseil général du Tarn. André Cabot, qui siège lui aussi en tant que vice-président du conseil général du Tarn, est également membre du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, principal financeur du projet (à hauteur de 50 %, 30 % devant venir de l’Europe, les conseils généraux du Tarn et Tarn et Garonne se partageant les 20 % restants).
A leurs côtés, on trouve essentiellement des représentants des Chambres d’agriculture d’Aquitaine et Midi-Pyrénées, tous adhérents à la FNSEA. L’exception qui confirme la règle est un élu de la Coordination rurale, en sachant que ce syndicat est favorable au barrage. Et, pour compléter ce conseil, outre un « administrateur salarié », ont été installés des représentants de grandes banques. Au final, chaque composante trouve son intérêt dans la réalisation de grands et onéreux ouvrages favorisant une agriculture intensive. Une délibération de 2006 du conseil général de Tarn et Garonne note ainsi que « le coût de l’ouvrage, 6 millions d’euros, est relativement onéreux ». Ce qui ne l’a pas empêché de se prononcer en faveur de ce projet. Depuis, le coût global a grimpé à plus de 8 millions d’euros, sans inciter les élus à changer leur fusil d’épaule. Pour la CACG, l’intérêt est certain : plus le coût global est élevé, mieux elle pourra se rémunérer.
A Fourogue, 269 hectares irrigués au lieu des 400 prévus
Le barrage ne servira-t-il les intérêts que « d’une vingtaine de gros producteurs de maïs », comme le prévoit Chistophe Curvale, de la Confédération paysanne du Tarn ? Ce qui est certain, c’est que des élus soucieux de la bonne utilisation de l’argent public auraient sans doute dû se montrer un peu plus méfiants face aux préconisations de la CACG. Car l’un des précédents barrages construits par la compagnie — sur le même schéma que celui de Sivens — est bel et bien surdimensionné. Mis en service en 1998, le réservoir de Fourogue avait été prévu pour l’irrigation de quelque 400 hectares – conformément aux chiffres de la Chambre d’agriculture, repris dans son étude par la CACG. Quinze ans plus tard, on est loin du compte, comme le révèle un courriel que L’âge de faire a pu se procurer. Dans ce message adressé au Directeur du service de l’eau du conseil général du Tarn (le même qui, aujourd’hui, s’occupe du barrage de Sivens), le directeur des opérations de la CACG fait état de « la faible souscription des irrigations » : en novembre 2013, seuls 269 hectares étaient irrigués grâce à ce réservoir au lieu des 400 annoncés. Visiblement, ce surdimensionnement de 150 % n’a pas incité la CACG à se montrer plus raisonnable dans ses prévisions pour Sivens, ni le conseil général à se méfier des chiffres avancés par la compagnie.
Sur la chaîne TV-Bruits
Une semaine seulement après l’arrêt des interventions quotidiennes, l’assaut policier a repris ce lundi matin sur la zone humide. Accueillis par un barrage de cinq voitures, les forces de police ont tout bonnement commencé la journée en brisant les vitres et sortant de force les personnes des lieux.
Les policiers se sont ensuite déployés sur toute la zone, prenant d’assaut tous les campements. Fidèle à ce qui devient une habitude, les brutalités physiques sont assorties de violences psychologiques, du saccage des lieux, les affaires personnelles dans les différents lieux étant piétinées et brûlées sans aucune retenue. Le campement principal a lui aussi été évacué, seules quelques personnes restaient dans des caravanes ou dans l’unique arbre encore debout sur l’espace ravagé par les machines deux semaines auparavant.
À midi, une énorme explosion se fait entendre. Il s’agit de deux bouteilles utilisées pour la cuisine dans les campements et qui ont été neutralisées par les forces de police, comme le veut la procédure classique.
Un peu plus tard dans l’après midi, c’est la ferme de la Métairie neuve qui fait l’objet des assauts policiers. « Ils nous ont tellement gazé que l’air était totalement irrespirable, c’était encore plus fort qu’il y a deux semaines », témoigne Claude, zadiste. Après cette démonstration de force, les gendarmes ont fini par se replier sans incendier cette fois les effets personnels
Au soir, hormis la Métairie Neuve réoccupée, tous les campements étaient évacués. À la fin de la journée, on recense un blessé par flashballs, évacué en urgence, une personne dans une voiture le matin ayant reçu un éclat de vitre dans l’œil et surtout des dizaines de personnes touchées par les gaz lacrymogènes utilisés à outrance.
Ben Lefetey, porte parole du collectif, synthétise : « C’est une démonstration de force qui vise à faire craquer les gens. » Mais cela n’entame pas la détermination du Collectif : « La Commission européenne est saisie et pourrait condamner dans les prochains jours la France sur le projet de Sivens pour le non-respect de la directive sur l’eau, ce qui pourrait suspendre également les financements européens FEADER à hauteur de deux millions d’euros ». Avec d’autres membres du collectif, M. Lefetey rencontrera mercredi les experts envoyés par le ministère de l’Environnement « pour que ceux-ci puisse se prononcer au plus vite ». Mais cette fois, difficile de voir ce qui pourra stopper les travaux de décapage qui devraient commencer ce mardi matin, avec une semaine d’avance sur le planning du chantier.
Sur Reporterre
Grégoire Souchay (Reporterre)
La France de M. Valls est-elle la Russie de Poutine ? Au Testet, Reporterre révèle que la législation protégeant le patrimoine archéologique a été totalement oubliée, malgré des preuves évidentes d’un patrimoine conséquent. L’Etat avait déjà « oublié » l’autorisation de défrichement.
Cette révélation sur l’illégalité de la destruction intervient alors que, depuis lundi, la police intervient de nouveau très violemment sur le site.
Toulouse, correspondant
Le projet de barrage du Testet a totalement ignoré les procédures en matière de fouilles archéologiques préventives. C’est Eric Yebdri, archéologue au bureau de Béziers de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui nous révèle que depuis la loi de janvier 2001, qui réglemente l’archéologie préventive, tous les projets d’aménagement doivent être au préalable présentés au service régional de l’archéologie, une branche de la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
« La grande majorité des fouilles archéologiques en France sont réalisées dans le cadre des projets d’aménagements », explique-t-il. Autoroutes, aéroports, réseaux ferroviaires, centres commerciaux, lotissements, tout projet d’envergure doit normalement passer sur le grill des services archéologiques via la procédure de « diagnostic archéologique », une étude d’impact préalable qui permet de mieux connaître le terrain et de juger de la pertinence de fouilles plus approfondies. Pour le chercheur, « L’ensemble de ces opérations d’archéologie préventives ont fait avancer à pas de géant les connaissances que nous avions sur les périodes anciennes dans tout l’hexagone. »
Où est le diagnostic archéologique du Testet ?
Ce travail préalable peut changer la donne : à Toulouse par exemple, les travaux de fouille archéologique ont retardé de plusieurs mois la construction des nouveaux bâtiments universitaires du centre-ville après la découverte de vestiges gallo-romains
La loi de 2001 a été complétée par une circulaire du 24 novembre 2004 : « La saisine du préfet de région par l’aménageur en vue de la prescription d’un diagnostic archéologique se fait sous forme d’une déclaration obligatoire de l’aménageur à un moment où le projet est déjà suffisamment calé, soit, à titre indicatif, après obtention de l’autorisation au titre de la loi sur l’eau ou un an à six mois avant l’enquête parcellaire. »
Au Testet, malgré une saisine en 2008, les services de la Direction régionale des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées n’ont pas jugé nécessaire d’effectuer un diagnostic, comme l’explique à Reporterre le conservateur du Service régional d’archéologie (SRA) de Midi Pyrénées, Michel Vaginay : « Nous avons bien été saisi d’une demande de renseignements en 2008. Nous avons évalué cette requête et au regard des éléments fournis à ce moment-là en matière d’archéologie, nous n’avons pas prescrits d’opérations archéologiques. » M. Vaginay précise que « doivent s’articuler en permanence les besoins respectifs entre les acteurs économiques et les services du patrimoine. Au final, sur mille dossiers en moyenne chaque année, seuls 10 à 12 % seulement font l’objet d’une prescription. ».
Seul hic : ce ratio concerne l’ensemble des demandes, particulier, entreprises et acteurs publics. Eric Yebdri s’interroge : « Comment se fait-il que le SRA intervienne pour parfois bloquer un permis de construire pour un particulier dans son jardin, tandis que ce projet de barrage s’étendant sur quarante hectares, avec forage en profondeur, un investissement public de plusieurs millions, ne suscite aucune étude ? »
Conservateur ignorant, préfet juge et partie
Le comble est que la zone dispose d’un intérêt archéologique évident. Une recherche dans les archives du Bulletin de la Société Préhistorique de France permet de dénicher sans difficulté un article scientifique de Bernard Betirac, daté de 1950 portant sur les « Stations préhistoriques des alluvions pliocènes entre Tarn et Aveyron ».
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L’article mentionne explicitement des traces archéologiques dans la forêt de Sivens :
« En pleine forêt de Sivens, je pouvais me rendre compte que malgré l’humus déposé depuis des siècles, les sables et graviers du Pliocène avaient toujours tendance à donner des clairières et je pouvais recueillir des silex taillés sur un sol vierge de culture. » (Bulletin de la Société préhistorique de France, 1950, tome 47, n°5, p. 216).
Et plus loin, on trouve une carte des lieux dans lesquels l’ a trouvé des silex daté du paléolithique et la liste détaillée, dans laquelle on trouve mention des lieux suivants :
« Forêt de Sivens. — Traces au voisinage de la crête Sud de la route, cote 262, Nord de la Jasse, etc. Lisle-sur-Tarn. Barat-Haut. — Sud de l’ancien moulin. Commune Lisle-sur-Tarn. Les Barrières. — Dispersion autour du village. Communes Salvagnac et Puycelci » , soit les lieux même avoisinant la zone humide du Testet.
« Les récoltes de B. Betirac sont la documentation la plus complète et la plus variée intéressant la préhistoire des alentours de Montauban », expliquait l’un de ses pairs au moment de son décès.
Mais le conservateur régional d’archéologie affirme « ne pas savoir de quoi il en retourne ».
En fait, une pirouette juridique lui permet de se défausser. Car en 2003, l’archéologie préventive a été réformée, alors que Jean-Pierre Raffarin était premier ministre. La réforme, outre la mise en concurrence des fouilles, a donné au conservateur le seul pouvoir de faire une proposition au Préfet, qui lui seul, décide d’effectuer ou non les études préalables.
Cela n’a pas empêché le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet d’adresser un courrier au Préfet du Tarn pour lui demander des explications sur l’absence de diagnostic archéologiques préventif. Il n’a pour l’heure reçu aucune réponse.
C’est à croire qu’en la matière, tous les pouvoirs sont concentrés dans les mains d’une personne, le Préfet, qui, à la fois juge et partie sur le fond du projet, décide également du bien fondé de recherches archéologiques sur les projets qu’il promeut. Pas étonnant qu’une telle confusion des genres aboutissent à la conduite aussi brutale d’un projet comme celui du barrage de Sivens.
Au Testet, contrairement à Notre-Dame des Landes où l’Etat a fini par admettre qu’il fallait examiner tous les recours juridique avant de réaliser le projet, la patience n’a pas cours. Trois recours y sont toujours en attente de jugement sur le fond. Mais ce mardi, débuteront les travaux de décapage, premier étape d’un chantier qui rendra désormais irréversible la destruction de la zone humide du Testet.